Deuxième rendez-vous de l’intelligence artificielle (IA) avec notre invitée, Céline Drouin


Ce deuxième rendez-vous de l’IA en éducation a été un moment d’échanges riche et inspirant. Nous avons  pu, en présence de notre invitée Céline Drouin, échanger sur les capacités et les limites de l’IA, ainsi que sur les différentes façons dont elle peut soutenir le travail du personnel enseignant, notamment à titre de partenaire de planification et d’évaluation.

Des exemples et des témoignages d’enseignantes et d’enseignants tirés, du numéro de l’automne 2023 du magazine pédagogique éduco sont venus alimenter notre réflexion et nous rappeler que l’élève demeure au cœur de toutes nos décisions. De plus, nous vous avons communiqué des ressources et des lectures pertinentes pour approfondir votre compréhension de l’IA en éducation.


CONVERSATION AVEC CÉLINE DROUIN

Transcription

[musique]

Louis Houle : Bonjour, tout le monde, et bienvenue au Rendez-vous avec l’intelligence artificielle en éducation! Mon nom, c’est Louis Houle, et avec mon collègue que je salue, Jules Ducharme. Bonjour, Jules!

Jules Ducharme : Salut, tout le monde!

Louis Houle : Aujourd’hui, on est très contents de vous accueillir à ce deuxième rendez-vous. Jules, on a une invitée extraordinaire avec nous aujourd’hui.

Jules Ducharme : Notre chère Céline Drouin. Que dire de notre chère Céline? Regarde, Céline, elle a œuvré dans le monde de l’éducation. Tu nous avais dit 18 ans, je pense, en enseignement? Le cœur dans l’enseignement. Après ça, tu as fait plusieurs autres choses. Là, un peu, tu as été au Centre franco, en direction aussi, je crois, en publication aussi. Puis, je pense que je manque une chose, Louis.

Louis : Du développement professionnel. On a eu la chance de travailler, Céline, avec toi, avec l’équipe TacTIC. Après, ça va être justement au niveau de l’édition. Si vous ne connaissez pas Céline, elle a une plume extraordinaire et elle a toujours le bon mot. Moi, je suis très content aujourd’hui de t’accueillir parce qu’on va parler d’intelligence artificielle aujourd’hui. Tantôt, on va discuter parce qu’il y a une parution du webzine, c’est un mot que j’ai appris, qui est sorti la semaine passée et qui parle d’intelligence artificielle. On va en parler avec toi, Céline. Céline, bonjour, parce qu’on ne t’avait pas entendue encore. [rires]

Céline Drouin : Merci pour cette belle introduction. [diaphonie]

Louis : Là, tout de suite, on va entrer dans le vif du sujet parce que ça serait intéressant de parler du contexte dans lequel, en Ontario français, quand on parle d’intelligence en Ontario français. Est-ce que ça intéresse, ça, l’intelligence artificielle en Ontario? Y a-t-il du monde qui s’en sert de l’intelligence artificielle? En plus de tout ça, les conseils scolaires, comment est-ce qu’ils se positionnent? Céline, toi, avec comme consultant, puis avec les derniers mois, ta recherche, qu’est-ce que tu pourrais nous dire de tout ça au niveau du contexte?

Céline Drouin : Tout d’abord, je pense qu’on ne peut pas prétendre savoir précisément ce qui est le contexte présentement, mais c’est pour avoir travaillé avec plus de la moitié des conseils scolaires sur le dernier numéro d’éduco. Puis, évidemment, ça a forcé des lectures de recherche. Je pense qu’il y a peut-être trois éléments qui ressortent. C’est que, d’abord, il y a beaucoup d’intérêt sur le terrain en Ontario français comme partout ailleurs, à tous les niveaux systémiques. Quand on parle des élèves, on peut parler des étudiants aussi parce qu’au niveau postsecondaire il y a beaucoup d’intérêt et de questionnement au niveau des enseignants, de la salle de classe, des conseillers pédagogiques.

Les conseils scolaires aussi ont de grandes décisions à prendre, donc il y a de l’intérêt, ça, c’est certain. Un autre fait, je pense qu’il y a beaucoup de disparités. On a de tout. On a les utilisateurs précoces qui sont ceux qui sont toujours prêts dès qu’il y a une nouveauté, une innovation, ils vont essayer. On a des conseillers pédagogiques qui font partie de ce groupe-là, souvent des blogueurs qui sont déjà là. Il y a des enseignants qui ne savent pas encore. Il ne faut pas oublier qu’ils ne savent pas encore ce qu’est ChatGPT. Ils n’ont pas eu la chance d’aller explorer ça. Il y en a d’autres qui font beaucoup d’essais, qui explorent.

Chose certaine, il y a beaucoup de questionnements. Principalement, quand on voit les articles, ça porte beaucoup sur les méthodes d’évaluation. Vous avez vu ça? Jules, je pense que tu vas nous en reparler plus tard, mais les inquiétudes par rapport à la tricherie, il y a beaucoup de questionnements par rapport à ça. Les décideurs se demandent : « Quelles sont les lignes directrices qu’on devrait mettre en place? » Je ne sais pas si vous êtes d’accord, mais en même temps, on dirait qu’il y a comme un consensus par rapport au message suivant qu’on voit souvent : « Il ne faut pas interdire, mais éduquer. » Est-ce que c’est un message que, vous aussi, vous avez cru voir ou comprendre?

Jules : Moi aussi, je pourrais ajouter des styles de gens qui interagissent avec l’IA. Il y a aussi des gens qui ont une crainte profonde. Ça, il ne faut pas se cacher, elle est là. On est dans le Far West de l’IA. Nous, en éducation, on jongle avec tous ces morceaux-là. Oui, c’est vrai, on a essayé plein de choses. Des fois, on se casse la gueule un peu, comme on dit, mais il n’y a pas de frame, il n’y a pas de — Nos conseils scolaires, même nos universités, nos collèges, souhaitent retravailler leur guide pour vraiment cerner ce qu’on peut faire, ce qu’on ne peut pas faire, ce qui pourrait être fait, si c’est correct, si ce n’est pas correct. On se posait cette question-là un peu plus tard aussi, mais c’est effectivement ça. C’est vraiment un milieu très Far West.

Louis : Moi, je suis d’accord, Céline aussi. Vraiment, il y a un désir de comprendre. Après ça, il y a des gens qui l’utilisent déjà. Puis, comment est-ce qu’on peut rendre l’intelligence artificielle disponible et, surtout, rentable au niveau pédagogique? Parce que c’est clair que ça a déjà une certaine influence et s’étend au niveau des élèves. Tantôt, je vais vous présenter un petit modèle que j’ai trouvé que je trouve super intéressant. Où est-ce que les sphères d’impact par rapport à l’intelligence artificielle dans l’éducation? Je pense qu’on a mis la table par rapport au contexte. Jules, peut-être, je vais te laisser poser la première question à Céline, par rapport à — Parce que tu es notre invité quand même, il faut te poser des questions. [rires]

Jules : Moi, j’étais curieux parce que tu étais aidée avec ton équipe à créer un super bel article dans éduco. Je me suis dit : « Comment tu t’es lancée là-dedans? Comment tu es rentrée dans ce pool pour aller à – » Parce que j’assume, tu n’avais pas joué avec l’IA avant ce projet-là, donc je suis curieux un peu. Si tu peux nous raconter ton cheminement un peu quand tu es rentrée dedans?

Céline : Je dirais que je suis rentrée dedans avec pas mal de naïveté parce que [rires] j’ai un cheminement assez typique par rapport à l’intelligence artificielle. Je n’ai pas d’aptitudes particulières en technologie, par exemple, mais je suis curieuse. Je pense, c’est d’abord ce qu’il nous faut, la curiosité, pour tout ce qui touche le monde de l’éducation. La technologie, je suis toujours un peu en veille, surtout avec la production du magazine éduco.

Quand on a commencé le numéro de l’automne, qui est paru la semaine dernière, pour moi, l’intelligence artificielle, ça m’est apparu comme un incontournable. D’en parler et de se poser surtout les bonnes questions, de le regarder avec notre lentille du système d’éducation de l’Ontario français. À la lumière de nos ressources à nous, des compétences qu’on souhaite développer chez les élèves, de nos distinctions, puis de nos réalités. Une fois que le sujet a été approuvé par le Centre, on en discute toujours en équipe. Mon cheminement, je dirais qu’il y a eu comme un emballement initial, comme tout le monde. On s’en sert, on essaye. Moi, je m’en suis servi comme tout le monde du point de vue personnel aussi.

Essayer ça de faire préparer un itinéraire de voyage, par exemple, qui donne quelques contraintes. On a une voiture, on a juste trois jours, on devait se rendre de telle place à telle place. Super intéressant. Utilisation professionnelle aussi, je me suis mise à m’en servir. Je vous donne un exemple. J’avais, pour un travail que j’avais à faire, à comparer des programmes-cadres de différentes provinces. Imaginez le temps que ça m’aurait pris à trouver les grandes idées connexes entre des programmes-cadres.

Avec l’intelligence artificielle, c’est une tâche qui a été réduite en fait de temps. Évidemment, il faut vérifier par après, mais quelle économie de temps. Mon parcours, je dirais qu’il est typique dans ce sens-là, comme tout le monde, emballement initial, j’ai fait des essais. Par contre, l’avantage que j’ai, c’est d’avoir du temps. J’ai eu le temps de lire justement des recherches, de regarder des tutoriels, de lire des blogues d’utilisateurs. J’ai assisté à la conférence de François Guité, qui est disponible, d’ailleurs, lors de la série Impact.

Aujourd’hui, mon but, c’est un peu de partager ces apprentissages-là parce que je sais que, quand on est en salle de classe, on n’a pas toujours le temps d’aller explorer comme nous, on a la chance de le faire, par exemple.

Jules : Pour dire, c’est un luxe que tu avais, puis plusieurs en éducation n’ont pas comme celle-là. On se lance. On va avoir là l’outil qui va tout de suite répondre à nos besoins, mais sans avoir le grand contexte de comment, pourquoi.

Louis : Moi, Céline, j’ai une question pour toi. Quand on commence, t’as parlé d’emballement. Y a-t-il, à un moment donné, que t’as arrêté de respirer, puis tu as dit : « Oh mon Dieu! Il y a tellement de possibilités que… » Là, tu te dis, parce qu’il y a deux chemins, soit tu te dis « Non, non. C’est trop compliqué. » ou « Attends, alors, il faut que je m’assoie, là. », versus au moment-là?

Céline : Je l’ai eu. Quand je suis arrivée, je dirais comme mal à l’être. À la troisième étape de mon chemin. Je vous ai dit qu’il y a eu cet emballement initial, les essais, mais, après ça, je dirais qu’il y a eu les enjeux. Ça, c’était comme un petit peu — Parce qu’au départ je voyais ça comme la vie en rose. C’est dans BelFone, puis on va pouvoir tout faire, tout ça. On se rend compte, quand même, qu’il y a de grandes questions à se poser, puis à se poser avec nos collègues, puis avec nos élèves aussi. Parce qu’il faut comprendre les limites, quand même, d’un modèle comme ChatGPT, d’un outil comme ça, les erreurs potentielles qui peuvent nous amener à faire les biais qu’on peut avoir quand on l’utilise. Toute la question des données des élèves, c’est que les conseils scolaires ont aussi des décisions à prendre parce qu’entrer des données d’élèves dans l’intelligence artificielle, s’il est partagé, jusqu’à un certain point. Oui, il y a eu toute cette étape, là aussi, Louis.

Louis : Okay, mais tu as continué à cheminer après. Tu n’as pas arrêté.

Céline : Absolument. Ça fait partie de tout cheminement. On continue parce qu’évidemment l’intelligence artificielle va continuer à progresser à une vitesse fulgurante. Moi, je vous invite à vous abonner à certains sites. Il y a d’ailleurs là, on peut peut-être les mettre dans le chat. Oui, la veille pédago-numérique de l’UQAM, pour suivre les tendances, ça nous envoie des articles partenaires en éducation, ça nous permet de rester informés. Par rapport à ce que vivent les enseignants ici, le seul devoir qu’on a, comme enseignant, c’est de rester informé par rapport à l’intelligence artificielle. Chacun a son point de départ, chacun part où il est, mais, quand on est enseignant, évidemment, les élèves vont en parler de l’intelligence artificielle, les étudiants encore plus. Je pense que, si on veut avoir une salle de classe qui est connectée au monde d’aujourd’hui, il faut au moins être informé de ces nouveautés-là.

Louis : Comment est-ce qu’on fait ça, Céline? Parce que c’est dans le cadre, justement, du rendez-vous en intelligence artificielle. Je pense comme toi, il faut se tenir informé. À un moment donné, tu commences à t’abonner et puis là, il y a comme une avalanche d’informations qui fait en sorte que tu es submergé. Parce que tu parlais de l’UQAM tantôt, comment on fait pour — On essaye, puis essayera pour savoir à qui je m’abonne, à qui je suis, pour pas justement qu’on soit ensevelis. Je pose la question à Jules aussi.

Jules : Oui. Je rajoute à ça, lui, c’est la course aussi. L’appli magique qui va tout faire pour moi comme enseignant. J’entends beaucoup tout ça, là. C’est des applis qui vont créer, oui, des questions, mais des questions fermées, souvent, qui vont juste, un peu la fameuse page de 25 problèmes semblables. Il y a beaucoup d’applis qui font ça comme celle-là. C’est quand même de démystifier ça pour qu’on puisse rajouter le côté humain derrière toute cette technologie-là. Parce qu’honnêtement [inintelligible 00:14:29] c’est que l’éducation peut être le chef de file à l’utilisation d’une technologie comme ça, plutôt que des suivis 10 ans plus tard. Tu vois ce que je veux dire?

Céline : Pour répondre à ta question, oui, si je parle de mon expérience, je dirais que moi, je suis allée par intérêt parce que c’est vaste l’intelligence artificielle. Il y a des instances que je suis, que ce soit École branchée ou UQAM. J’allais d’après mon degré de compréhension parce que des articles sont évidemment moins accessibles pour monsieur madame tout le monde. Un pas à la fois. Moi, j’aime beaucoup les tutoriels d’enseignants parce que je trouve que c’est près du terrain, puis j’aime écouter ça. J’apprends comme ça. Ce n’est pas différent quand on est enseignant. Présentement, mais il y a des guerres dans le monde, il y a de l’actualité qu’on se doit de suivre comme enseignant parce qu’on veut être capable, que notre classe soit ouverte sur le monde, on veut être connecté. Ce n’est pas différent quand il est question d’une innovation technologique. On a une culture générale qu’on a besoin d’avoir juste pour avoir des échanges intéressants avec nos élèves.

Jules : On l’essaye, se permettre d’essayer aussi, voir ce que ça voit, puis là de dire : « Là, on a dépassé une ligne. » On revient. De pouvoir, de cette curiosité-là pour développer ce respect de la technologie.

Louis : C’est peut-être de mettre en œuvre certaines compétences qu’on voudrait développer chez nos élèves. Je veux dire, quand je choisis de suivre un ou une telle, j’ai utilisé l’esprit critique que j’ai développé. Je pense que c’est intéressant parce que veut veut pas, quand on regarde, si on se rapproche de la salle de classe, puisqu’on regarde justement le personnel enseignant sur le terrain, comment on peut être confortable avec l’intelligence artificielle. Parce qu’on le dit, au début, ça peut faire peur. Je reprends toujours le même exemple où est-ce que, dans une classe, c’est l’élève qui est arrivé avec une question par rapport à madame ou monsieur : « Je peux utiliser ChatGPT ou un autre pour faire mon travail? » Là, il ne sait plus.

ChatGPT, c’était facile au départ parce qu’il y avait juste lui, mais que ça soit les engins de recherche. Tantôt, on parlait de Canva, qui est un nouveau module au niveau de l’intelligence artificielle, où est-ce qu’on peut réécrire un texte qu’on vient juste d’écrire. Qu’est-ce qu’on fait? Céline, qu’est-ce que tu penses? Qu’est-ce qu’on fait, en salle de classe, avec ça parce que, même si on ne veut pas, ça va nous rattraper?

Céline : D’abord, regardez-vous vous-même. Moi, je dirais, regardez votre niveau d’aisance par rapport à l’outil, par rapport aux idées qui sont connectées à cette idée-là. C’est vous qui êtes votre meilleur baromètre pour votre point de départ. L’important, c’est de commencer votre cheminement, mais commencez-le là où vous êtes à l’aise. Dans le dernier numéro d’éduco, un article du Dossier, qui a été rédigé par mon ami Denis Tardif, on aborde ChatGPT comme partenaire de planification pour l’enseignant, et ce n’est pas personnalisé pour l’élève.

On reprend les idées de Sal Khan, qui est le fondateur de Khan Academy. On est partis de cette prémisse-là pour se dire : « Okay, je suis enseignante, est-ce que peut-être, ça peut devenir un bon partenaire pour moi? » C’est un bon point de départ. « Est-ce que je peux aller chercher des idées de planification? Qu’est-ce que j’ai le goût d’essayer? Est-ce que ce serait bénéfique pour moi d’essayer ça? Est-ce que ce serait surtout pour mes élèves? » Il y a des exemples qui sont donnés dans le magazine, par exemple : Est-ce que vous auriez le goût d’essayer un outil comme ChatGPT, qui vous propose des exercices qui tiennent compte des forces et des défis de vos élèves? Qui est capable de planifier plusieurs versions, par exemple d’un même projet avec peut-être des points d’entrée différents pour différencier? Est-ce que vous seriez intéressé à faire modifier un texte, justement, comme vous vous disiez, pour le rendre peut-être plus complexe ou plus facile, même à produire un corrigé pour un exercice que ChatGPT produit pour vous?

Ces idées-là peuvent peut-être inciter certains enseignants à dire : « Okay, je vais m’essayer. » Je ne sais pas, Jules, en mathématiques, on a des exemples plus généraux. En mathématiques, ça pourrait avoir l’air de quoi?

Jules : Le cheminement en mathématiques. Je pense, eux, ont eu à dealer la technologie d’une façon spéciale avec des calculatrices, ensuite les logiciels qui créaient des graphiques, tout ça. C’est comme modifier la façon dont on a enseigné, puis ChatGPT peut faire la même chose. Je pense que le danger, ça serait de demander à ChatGPT de faire des questions, style 20 problèmes qu’on répond. On pourrait demander à ChatGPT : « Pourrais-tu me suggérer des questions ouvertes qui développeraient davantage la compréhension conceptuelle du concept mathématique à l’étude? » Plutôt que d’avoir : « J’ai une piscine qui a telle dimension, par telle dimension, avec telle dimension. Quel est le volume? » Le test, pour moi, c’est si je peux poser la question à ChatGPT, puis il peut me répondre déjà, mais ça veut dire que l’élève peut faire ça aussi. Ça veut dire que l’élève n’apprend pas vraiment grand-chose. Si tu disais —

Louis : Jules, je te coupe là. Répète ça parce que je trouve ça super intéressant ce que tu viens de dire. Si ChatGPT peut répondre à la question que je veux poser à mes élèves, peut-être que je devrais modifier ma question pour mes élèves. C’est ça que tu viens de dire?

Jules : Tout à fait parce que, regardez la question qu’on pourrait poser autrement, ça serait : « Imagine ta piscine dans ta cour en arrière, quel serait le volume de ta piscine? » Tu poses ça à ChatGPT, ChatGPT fait : « Une minute. Je n’ai pas de données, ça me prend des données, ça me prend un contexte. » Tout d’un coup, ChatGPT développe le plan d’action pour l’élève. L’élève qui se met à penser sur ce plan d’action là va dire : « C’est vrai, j’ai besoin de ça, j’ai besoin – » Tout d’un coup, là, ChatGPT devient le troisième enseignant pour t’aider ici.

Pour moi, ça, c’est le tuteur. Plutôt que juste : « Voici un problème à résoudre, c’est quoi la prochaine étape? » Ça, les calculatrices, les algorithmes, tout ça, c’est oui, mais ce n’est pas comme ça qu’on va apprendre davantage. C’est vraiment en utilisant nos pensées critiques en mathématiques aussi. Toutes les compétences transférables, dans le fond, sont là pour ça. Ça fait longtemps qu’on les a, ces compétences-là. Je parle de communication, on veut développer ça, citoyenneté mondiale et numérique, même l’apprentissage autonome, pensée critique surtout, résolution de problèmes. Il faut utiliser ChatGPT pour qu’on puisse développer ça davantage chez nos élèves. Ça, ce n’est pas de trouver des questions qui sont fermées parce que ChatGPT est expert à faire ça.

Céline : Ce que j’entends dans ce que tu dis, Jules, c’est que, finalement, les points d’ancrage qu’on a déjà quand on enseigne, de parler des compétences, puis parler du questionnement efficace, ça ne change pas.

Jules : C’est ça.

Céline : Nos points d’ancrage demeurent les mêmes. Je pense à la connaissance de nos élèves qui est un point d’ancrage de base, enseigner, c’est un acte qui est essentiellement humain. Il y a juste un enseignant qui peut offrir un climat de classe sécurisant, des environnements d’apprentissage stimulants, être un modèle. On a quand même comme rôle des modèles culturels, puis linguistiques, quand on est un enseignant, d’offrir un soutien émotionnel, par exemple. En tout cas, moi, les profs qui m’ont marquée, ils avaient un bon sens de l’humour, la plupart d’entre eux, les profs, dont je me rappelle. L’humour, pour moi, ça fait partie intégrante d’une salle de classe. Puis, c’est l’enseignant qui peut offrir ça à ses élèves.

De connaître ses élèves, puis leur fournir des milieux d’apprentissage riches, c’est un point d’ancrage important à partir de nos profils d’élèves, des intérêts de nos élèves, plutôt de parler des compétences aussi. C’est un autre point d’ancrage. Si on revient là-bas, on se demande : « Dans 5 ans, dans 10 ans, dans 15 ans, qu’est-ce qu’on veut que nos élèves soient capables de faire? » Puis, même aujourd’hui, les élèves vivent déjà dans un monde changeant, en turbulence, complexe. Ils ont déjà besoin des compétences. Si on pense à long terme, qu’est-ce qui va être important? Réfléchir de façon critique, résoudre des problèmes complexes, collaborer.

Les employeurs, dans un numéro précédent d’éduco, on a traité les compétences par rapport à ce que les employeurs veulent. Puis, c’était incroyable de voir que c’est les compétences qu’ils souhaitent. Ils ne veulent pas nécessairement des employés qui ont déjà toutes les connaissances et compétences, mais ils veulent surtout des employés qui ont la compétence apprendre à apprendre, qui sont prêts à apprendre. Ça, c’est important pour eux. Si on se pose ces questions-là, puis on regarde à long terme, pour que nos élèves soient heureux, équilibrés, et des citoyens qui vont être capables de considérer les compétences et sûrement des points d’ancrage super importants.

Jules : Là, je fais un lien avec ça, Céline, avec l’évaluation par la triangulation tout d’un coup, pour moi, en tout cas, je vois que l’avenir ChatGPT et les IA forcent une concentration sur les conversations et les observations plutôt que le produit. Pas parce qu’il n’y aura pas de produits, mais plutôt, je veux faire raisonner mon élève au produit parce qu’on ne peut plus se fier sur le produit s’il a été fait par un IA ou whatever. On pourrait avoir avec — Allez produire avec IA ou non, quelque chose, voici les critères. Le vendredi, en vous passant en entrevue de 10 minutes que voici les critères d’évaluation. Vous allez me convaincre de ce que vous avez écrit ou que ChatGPT a écrit pour vous autres. Là, on développe toutes ces compétences-là.

On les a tous ces outils-là depuis plus que 15 ans, 20 ans maintenant. Là, il faut juste les utiliser dans un contexte qui n’avait jamais été pensé pour ces outils-là.

Céline : C’est ça, parce que tu dis « Les compétences sont bonnes nouvelles en éducation. », mais je trouve que, quand on est mis face à face avec des innovations comme l’intelligence artificielle, on a encore besoin des six, sept mêmes compétences, mais on dirait qu’il faut qu’elles soient encore plus pointues, encore plus interconnectées. Ce n’est pas facile que je trouve qu’elles font davantage appel aux habiletés supérieures de la pensée. Puis, moi, je fais beaucoup de rédaction dans mon travail, souvent, je me disais : « Okay, les élèves, là, est-ce qu’il y a encore besoin d’apprendre à rédiger? » Absolument, parce que, pour écrire de bonnes rédactions, il faut que tu aies du vocabulaire, il faut que tu aies une pensée claire, faut que tu sois capable d’exprimer des idées.

Jules : Oui, puis t’as besoin de maîtriser le sujet dans lequel tu demandes à ChatGPT aussi. Ce n’est pas comme si, moi, je veux dire, comment je peux réparer une voiture. Moi, je ne suis pas mécanicien, je dois avoir une base de mécanique si je veux comprendre ce qu’il va me cracher, il faut développer tout ça exactement. Pour moi, la rédaction, ça se fait collectivement, collaborativement en salle de classe, avec de l’aide. Pour moi, c’est ça.

Céline : Ça m’a amenée à penser, entre autres, qu’on dirait qu’on va passer beaucoup d’un rôle de rédacteur à un rôle de réviseur de contenu, mais, en tout cas, ça va prendre les deux.

Jules : C’est possible d’être ça. C’est tellement intéressant. J’ai vu une enseignante qui fait un switch. Elle a donné son vieil examen qu’elle donnait à toutes les années à ChatGPT. ChatGPT a répondu, c’est ce qu’elle a imprimé, qu’elle a donné à ses élèves comme tâche. Elle a dit : « Lisez les réponses et corrigez ou si vous êtes d’accord avec ce qui était fait, pourquoi vous êtes d’accord avec tout ça? » C’est vraiment une belle façon d’utiliser : « Voici les réponses que ChatGPT a données. Sont-elles bonnes? Ne sont-elles pas bonnes? Pourquoi? » Là, tu travailles, ça me fait penser à ça ce que tu dis. C’est génial.

Céline : Pas difficile encore, j’apprends à pocheter tous les contenus, à les conserver, à les réutiliser, puis à demander à ses élèves d’être des réviseurs de contenu. Parce qu’il faut vérifier s’il y a des biais, s’il y a des erreurs. La langue est remplie de nuances, de sous-entendus, puis, des fois, de préjugés, puis de biais. Pour faire attention, nos élèves vont devoir apprendre à être des bons réviseurs de contenu. C’est un bon rôle. C’est un rôle, peut-être qu’on a laissé davantage à d’autres, mais là qui va devoir être occupé par les élèves.

Louis : C’est ça. Moi, je trouve ça tellement riche, cette conversation-là, mais on n’a pas ri encore, va falloir qu’on rie une fois au moins. Parce que l’humour, c’est super important. C’est ce qu’on a dit. Trêve de plaisanterie, je veux dire ce que je retiens, il y a des mots, ou qu’on vient dire. Ça me fait penser, est-ce que plus l’outil que vous utilisez est puissant, plus il faut développer nos compétences? Parce que, justement, on le dit de plus en plus, on le disait avant. Oui, mais avec la venue de l’intelligence artificielle, les compétences transférables sont pas super importantes. N’est-ce pas parce que l’outil est très puissant? Si je te donne un crayon et je te dis : « Écris. » Okay, mais, si je te dis : « Je peux te fournir un assistant qui peut même, entre guillemets, écrire pour toi. » [gloussements] Il me semble qu’il y a comme une importance à développer nos compétences.

En passant, je fais une petite publicité : si vous voulez en savoir plus sur les compétences et ce que Céline pense, Céline est l’invitée du balado que le Centre franco lance au cours des prochaines semaines. Justement, on parle beaucoup, dans l’entretien que j’ai eu la chance d’avoir avec elle, de compétences transférables. Il y a même une petite histoire au niveau du [inintelligible 00:30:44] que je ne vous dis pas c’est quoi. Vous irez écouter le balado.

Ça m’emmène une autre question parce que le temps avance et je pense qu’on pourrait continuer. Tu as mentionné tantôt, Céline, l’élève. Là, on a eu nos conversions en termes d’adultes : le prof, sa position, ses points d’ancrage, et cetera. C’est quoi ton avis par rapport à — as-tu des questions, as-tu des préoccupations par rapport à l’élève et l’intelligence artificielle? Qu’est-ce qu’on devrait penser, c’est quoi tes pistes par rapport à l’intelligence artificielle, trois petits points, et l’élève?

Céline : Ma première que je dirais, c’est impliquez les élèves. Soyez coapprenants. Ce n’est pas un jeu de chats et de souris de travailler avec l’intelligence artificielle. Il y a des études qui démontrent même que les étudiants ont peur de se servir de l’intelligence artificielle parce qu’ils ont peur d’être pris pour de la tricherie, alors qu’ils ne veulent pas tricher. Ça démontre à quel point ils ont besoin de balises, ils ont besoin de lignes directrices. Ils ont besoin de savoir : « Okay, ça, je peux faire ça, c’est correct. Je ne m’approprie pas le contenu d’un autre, mais ça, je ne peux pas faire ça. » Ayez cette conversation-là avec eux. Je pense que c’est un rôle, comme enseignant, qu’on peut avoir auprès des élèves.

Encore une fois, je reviens à nos assises, à nos points d’ancrage, ce qui ne change pas, c’est que l’enseignant demeure la personne bienveillante, informée, un modèle aussi de développement des compétences, un coapprenant. C’est l’enseignant qui va créer les contextes de l’apprentissage aussi. Le rôle de l’élève ne change pas. Vous vous rappelez avec l’équipe TacTIC qu’est-ce qu’on disait du rôle de l’élève. Que l’élève doit être chercheur, il doit réfléchir en profondeur, il doit être un preneur de décisions, un agent de changement aussi. Ces rôles-là ne changent pas.

Peut-être qu’il faut changer notre discours dans le sens qu’au lieu de dire qu’est-ce qu’on ne veut pas que l’élève fasse avec l’intelligence artificielle, posons-nous plutôt la question « Quelles sont les orientations qu’on devrait leur donner pour qu’ils l’utilisent de façon responsable? » On sait très bien, si on met notre accent sur des règlements et des sanctions, l’élève va mettre son énergie à trouver les failles.

Louis : Oui, exact.

Céline : Travaillons avec eux, je pense que c’est un message qui est très simple, puis, au fond, plein de bon sens. Abordons ce sujet-là avec enthousiasme, c’est incroyable l’intelligence artificielle, c’est le fun, c’est plein de potentiels, c’est excitant. Si on l’aborde comme ça avec nos élèves, on va espérer ça ensemble, c’est déjà intéressant. Comme on l’a vu avec Jules tantôt, avec ses exemples, c’est, demandons-nous comment adopter ce qu’on fait déjà de bien avec nos élèves.

Un point qui m’a fait réfléchir, puis qu’on devrait aussi, je pense, l’aborder avec nos élèves. C’est rattaché à la pensée critique, tu sais, quand on lit les articles, les billets de blogues, puis on regarde des tutoriels, faut faire attention à comment l’intelligence artificielle nous est présentée parce qu’il y a des intentions derrière ça. L’intelligence artificielle n’a pas été créée pour le manque d’éducation. J’ai lu, à plusieurs reprises, comme vous l’avez fait sûrement, le fameux verbe s’adapter. Combien de fois qu’on nous dit, dans les articles, il faut s’adapter, il faut que nos élèves s’adaptent?

Déjà, là, je trouve qu’il y a un genre de biais, c’est un beau verbe s’adapter. C’est parce qu’il y a de l’action là-dedans, quand même, puis il y a de la flexibilité qui est demandée, ça a l’air très positif. Quand une entreprise dit « On a pu s’adapter à telle nouveauté. », c’est très positif, mais il y a un genre de défaitisme dans s’adapter, genre on se moule à ce qui est attendu de nous, ça peut être assez passif aussi, comme si on n’avait pas le choix. Abordons avec nos élèves d’autres verbes qui sont intéressants, comme penser de façon critique et créative, questionner ce qui nous est présenté, créer, inventer, innover, c’est de beaux verbes. Je trouve qu’ils sont plus beaux que s’adapter.

Jules : Tout à fait. C’est comme si s’adapter, c’est tu embarques dans une brouette, puis on tire, on s’adapte. On peut tenir les rênes de ça. S’adapter manque l’idée de prendre, puis de changer, puis de modifier, puis de penser différemment.

Céline : Oui. Nos élèves ne sont pas juste là pour la ride de brouette, comme tu dis, là. Ils peuvent jouer un rôle, puis avoir des décisions à prendre aussi.

Jules : Oui, exact.

Louis : Dans la ride de brouette, là, qui tient les marches en arrière? Si on croit que l’élève a une voix, dans la ride de brouette, peut-être qu’il y a des brouettes, que c’est lui qui devrait être en arrière pour faire avancer la brouette. Alors, s’adapter, ce n’est peut-être pas le bon verbe. Il y a le point positif là-dessus, mais il peut avoir le point négatif, comme on vient de dire. S’adapter, ça veut dire le gars est là, puis t’as rien à faire, puis assieds-toi, puis suis, alors que ce n’est pas ça.

Céline : Oui, suit, exactement.

Louis : Ce n’est pas ça justement. On arrive déjà, Céline, à la dernière question, du coup [rires], ça va tellement vite la vie. Alors, la dernière question, si on avait trois messages que tu voulais qu’on retienne de notre conversation aujourd’hui par rapport à l’intelligence artificielle en éducation, ce serait quoi ces trois messages-là?

Céline : J’en avais préparé, mais ce n’est pas eux autres que je vais dire.

[rires]

Parce que je change toujours d’idées. [rires]

Jules : C’est ça, nos conversations —

Louis : Jules, on va s’adapter à ça.

[rires]

Céline : Pour refléter nos échanges, je dirais, le premier message, c’est faites-vous confiance. Les enseignants, c’est des professionnels de l’enseignement. On a qualifié l’intelligence artificielle de tsunami en éducation. C’est comme dans les grands vents, je pense, que les enseignants sont capables de s’accrocher aux pratiques pédagogiques à forts impacts. Ils sont capables de s’accrocher aux compétences, ils sont capables de s’accrocher à la connaissance qu’ils ont de leurs élèves que l’intelligence artificielle n’a pas. Faites-vous confiance, continuez ce que vous faites de bien, puis amusez-vous avec ça.

Un autre message, ce serait de contre-vérifier les informations, alors, c’est un message plus de mise en garde. Ne prenez pas tout ça. Vous allez voir, dans les exemples qui ont été donnés dans éduco, on a demandé à plusieurs enseignants de faire des essais, puis de commenter. Des fois, les tests ont été concluants, d’autres fois, non. Des fois, il y a eu des erreurs flagrantes, puis on les a nommées. Vous pouvez aller voir ça, ça va vous guider, puis vous donner des idées.

Le dernier, c’est de garder l’élève au cœur de votre planification, on y revient toujours. Je l’ai déjà dit, mais vous connaissez les profils de vos élèves, leurs champs d’intérêt, vous demeurez la meilleure personne pour planifier. Dans les essais que j’ai faits, j’ai essayé aussi d’aller chercher de la rétroaction. Il y a des profs qui me disaient, on peut rentrer le texte d’un élève dans ChatGPT, puis obtenir la rétroaction. C’est possible de bien le faire. Ce que j’ai vu là-dedans aussi, c’est que vous gardez l’élève au cœur de l’évaluation aussi, puis que notre rétroaction, quand on connaît les élèves, elle est teintée très différemment de ce que ChatGPT va nous donner. On connaît le cheminement de l’élève, on connaît les difficultés qu’il a eues peut-être auparavant, le progrès qu’il a fait.

Jules : Je te rajouterais un quatrième point, Céline. Juste parce que ça m’inspire. Il faut, dans tout ça, donner la place pour que l’élève puisse faire des erreurs parce que la course de l’IA, c’est tout est parfait tout le temps. On ne se donne pas la chance de faire des erreurs, puis apprendre, c’est faire des erreurs. Ça, c’est un autre message, je pense, qui est important parce que c’est véhiculé dans tes messages aussi.

Céline : Oui, puis ça fait partie de la compétence. Après, on apprend, Jules, toute la question de la mentalité de croissance, puis d’apprendre de nos erreurs. Ça fait un peu rire de voir, à un moment donné, je pense, c’est dans la conférence de François Guité qui dit que l’intelligence artificielle s’alimente comme ça, s’alimente aussi en rectifiant ses erreurs. Je ne sais pas si on peut dire que l’intelligence artificielle a une mentalité de croissance, mais se sert aussi de ses erreurs pour apprendre.

Jules : Oui. [rires]

Louis : Céline, c’est tout pour la portion qui s’appelle Invité aujourd’hui au Rendez-vous avec l’intelligence artificielle en éducation. Je voudrais te remercier pour ce moment précieux passé avec nous. Je tiens à mentionner que Céline est responsable en grand de ce webzine qu’on appelle éduco, puis dans la dernière édition, justement, il est question d’intelligence artificielle. On mettra le lien, vous y aurez accès, on mettra ça dans les ressources.

En plus de ça, comme j’ai mentionné, Céline est aussi invitée à un nouveau balado qu’on lance très bientôt au niveau du Centre franco, puis que Céline, enfin, est consultante. Si vous avez besoin de réfléchir sur un sujet pédagogique, parce que je le fais souvent avec elle, elle a de grandes compétences, puis elle est incroyable. Céline, merci beaucoup pour aujourd’hui, ça a été assez fascinant. Puis, je te laisse le mot de la fin, Jules.

Jules : Céline l’a bien dit, là, restons humains dans toute cette vague-là, puis un gros merci, Céline, de nous avoir fait penser aussi. J’aime toujours ça parce que, souvent, je suis là, et tu viens nous chercher dans plein de petites branches, puis ça vient nourrir tout ça. J’espère que les participants qui vont voir ce webinaire, ici, ils vont tripper eux autres aussi. Merci beaucoup.

Céline : Merci à vous deux. C’était un beau moment qui est passé très vite, puis super agréable, puis en espérant que ça puisse être utile, puis donner le goût d’essayer.

[musique]


Références


Céline Drouin, passionnée par l’éducation et l’édition, a enseigné pendant 18 ans dans l’Est ontarien. Par la suite, elle a rejoint le Centre franco, où elle a occupé divers postes, dont conseillère pédagogique, réviseure pédagogique, gestionnaire de projets et directrice du service Formation professionnelle.

Tout le long de son parcours, elle s’est investie dans les compétences transférables et à l’impact des technologies en salle de classe. Aujourd’hui, elle travaille comme consultante en éducation.